Derrière des vélos blindés aux châssis multicolores, devant des tricycles géants faits pour convoyer du lait, des marrons chauds, des ballons, des harengs, des cartables, je vois depuis quelque temps des caisses à une, à deux places.
Elles transportent des enfants sous un auvent transparent. Certaines petites banquettes sont même harnachées de ceintures de sécurité. L'équipement n'exclue pas qu'un deuxième, troisième enfant soit placé dans un panier de guidon ou de derrière la selle. Tandis que leur père fait la course, d'autres mômes sont encore collés à son dos par une bretelle, une sangle.
Franchement, me dis-je le matin avant l'heure d'aller en cours, quand ils filent tête au vent vers la crèche, la maternelle, certains jeunes gens ressemblent sur les barres de leur treillis, à une inclinaison de grappe coulée dans un verre de Noël dont on souhaite simplement que nul freinage ne l'explose...
Extrait de " Douce Alsace", 2014
J'adore ce chariot, j'adore ce carrosse, disait l'adulte capable de résister aux chocs